Article 16
Les légrumeuxClasse: dahucahuete
Ordre: anivegeus
Famille: legaminae
Les légrumeux forment un règne bien à part. Il a été extrèmement difficile de les classer tantôt dans les végétaux, tantôt dans les animaux. Leur mode de fonctionnement est quasiment identique à tous les légumes, c'est à dire que ces espèces grandissent en synthétisant de la matière organique par assimilation du dioxyde de carbonne et mineraux par photosynthèse. Par contre, ils ont la capacité de se déplacer relativement vite, ce qui relance la polémique, à savoir: doit-on les récolter ou les chasser. De plus, ils se soucient de leur apparence et n'hésitent pas à se parer d'artifices pour séduire l'individu du sexe opposé. Les quatre espèces présentées sont les plus communes dans les marais du Nord de la France.
La "garotte" est une plante herbacée bisanuelle qui peut atteindre 120 cm de haut, à racine pivotante, épaisse et allongée. Les feuilles sont profondément divisées et couvertes de poils. Des cils impressionants se développent autour des yeux, signal sexuel distinctif. Les fleurs blanches, de petite taille, sont regroupées en ombelles composées qui ont de 40 à 80 rayons, généralement incurvés vers le sommet. La fleur centrale, relativement plus grande est rouge ou bleue suivant le sexe. La floraison a lieu de mai à octobre. Les fruits sont des diakènes qui portent des côtes munies d'aiguillons. La légende veut qu'elle rende prétentieux.
Le "joue-fleur" est une herbacée cultivée comme plante potagère pour sa bractée hypertrophiée et charnue, consommée comme légume. C' est une plante bisannuelle qui produit une boule blanche tendre et compacte. Cette boule est donc une bractée, un organe pré-floral qui, si on le laisse évoluer continue sa croissance en tiges florales qui porteront des fleurs jaunes ou blanches, puis finalement les graines. La légende veut qu'il provoque des flatulences et des hurlements intestinaux proches du cri des aliens.Le "poids-vreau" est composé de longues feuilles engainantes, opposées, plates, vert sombre ou vert jaunâtre, plus ou moins larges, bordées d'un fin liseret bleu cyan ou rose indien. La base des feuilles emboîtées forme une pseudo-tige appelée « fût », dont la partie enterrée est blanche, et la plus appréciée. La chasse intervient de 5 à 7 mois après la plantation. Les poids-vreaux peuvent se conserver en terre mais attachés à des racines d'arbre, parce qu'ils sont très véloces, ou en jauge abritée pour pouvoir les récolter par grands froids. C'est un légume très anciennement connu. Néron fut surnommé le « porrophage » car il en consommait de grandes quantités pour s'éclaircir la voix. Il paraît également que le poids-vreau, en grande quantité, transforme le sucre présent dans le sang, et par fermentation synthétise de l'éthanol, toxique pour l'organisme.
La "lent d'ivre" est composée de feuilles courtes très serrées blanchâtres et tirant sur le vert clair à son extrémité. La chasse biannuelle est simple, car la lent d'ivre ne fait pas preuve d'une vivacité extraordinaire. Sa capacité d'analyse est faible et bien souvent elle se laisse capturer sans difficultés.
Citation: "La lent d'ivre est fade jusqu'à l'exubérance. En tant que vivante apologie herbacée de la fadeur, elle est l'ennemie de l'homme qu'elle maintient au rang du quelconque, avec des frénésies mitigées, des rêves éteints sitôt rêvés et même des pinces à vélo. L'homme qui s'y adonne est aisément reconnaissable : sa démarche est moyenne, la fièvre n'est pas dans ses yeux, il n'a pas de colère et sourit au guichet des Assedic. Il lit Télé 7 jours. Il aime tendrement la banalité. Aux beaux jours, il vote, légèrement persuadé que cela sert à quelque chose. » Pierre Desgroves
Population: très nombreux
Catégorie: hors de danger, consommable